COVID19 : ne pas faire de vague ?

(Oeuvre de Maître&Talons)

Les Franciliens restent suspendus aux prochaines annonces du Gouvernement : reproduire le schéma azuréen et dunkerquois à la région parisienne, ou attendre une hypothétique rupture de l’exponentielle ? On croise les doigts ou on serre les fesses, selon que l’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide. 

Dans cette « guerre » sanitaire (pour reprendre le vocabulaire de notre Président), le front (les soignants) et l’arrière (les autres) font face à l’épuisement, l’épuisement d’une épidémie qui dure. A l’instar de la Première guerre mondiale, les professionnels sont partis la fleur au fusil, applaudis par leurs concitoyens. La guerre serait éclair ou serait perdue. Mais voilà, le combat se révèle être une guerre de tranchées. Personne n’était prévenu. Ce n’est pas un sprint mais un marathon. Billes en-tête, nous nous sommes mobilisés. Sans se douter qu’il faudrait tenir collectivement. Pas seulement des semaines mais des mois. Et peut-être des années. Personne n’était préparé.

Depuis le premier patient à l’hôpital Bichat en janvier 2020, les hospitaliers n’ont jamais cessé de prendre en charge des patients. Même au coeur de l’été 2020, alors que le pire était censé être derrière nous. La COVID19 repasse en boucle. En continu. C’est un mauvais disque rayé, dont on peine à se défaire.

Est-ce la deuxième ou troisième vague ? Sommes-nous au bas de la vague, proche d’être emporté par une puissante inédite, ou au plus haut de cette même vague, à maîtriser le plateau et la descente, avec le moins de casse possible ?

Pendant que certains s’interrogent sur l’état de nos patients en réanimation, notre hôpital déprogramme à nouveau pour accueillir la vague bien réelle des patients nécessitant ces soins. Et dans ces lits, il n’y a ni des numéros ni des patients en bonne santé. Il y a des malades. Des malades lourds qui relèvent de la réanimation. Pas d’apprenti sorciers ici, juste des soignants qui veulent prendre en charge au mieux les patients.

La vague est là. Elle est bien réelle. Le niveau monte. Sera-t-on submergé ?

On ne glosera pas sur la symbolique de la mer et de la tempête pour décrire l’épidémie COVID19. Le déchaînement de l’océan. Les pluies de larmes. Le tsunami meurtrier. Bref, les métaphores ont suffisamment fleuri ici et ailleurs pour ne pas s’y attarder davantage. La vague donc. 

En fait-on trop ? Pas assez ? Je ne suis pas épidémiologiste. Je n’en ai ni la compétence ni la prétention. Je ne ferai donc pas de prophétie. Je laisse cette partie aux experts et chacun se fera une idée (avec le succès que l’on connait des prédictions sur la COVID19, poke Didier Raoult). Après tout, un ancien Président avait eu ce bon mot : « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. »

Alors, le sentiment compréhensible de ras-le-bol prolifère. Un vague à l’âme s’installe. Les vagues intérieurs peuvent aussi être dangereux. Il est temps de tourner la page. Vite. 

Cela fait bientôt un an que le premier confinement a eu lieu. Une éternité. Il est temps de se projeter. D’ouvrir le champ de « l’après ».

En attendant, pour gagner une « guerre » qui s’éternise, il faut que le front et l’arrière tiennent, résistent, endurent sans craquer. Ne pas faire de vague. Pas maintenant. Pas encore. 

En espérant revoir derrière les vagues, au loin vers l’horizon, les premières éclaircies. Généralement après l’hiver, arrive le printemps

Voir aussi Coronavirus : au coeur de l’hôpital Bichat

Voir aussi L’épidémie dans la littérature : L’aveuglement de José Saramago et L’épidémie dans la littérature : La Peste d’Albert Camus

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