Malgré son casting 5 étoiles, Devine qui vient dîner … ne figure pas toujours parmi les films incontournables. Il faut dire que son histoire semble quelque peu surannée à tout Occidental. En effet, les difficultés que peuvent poser les « couples mixtes » paraissent cantonnés à un passé aujourd’hui révolu. Après tout, l’élection de Barack Obama à la Présidence des Etats-Unis avait pu être qualifié comme l’entrée dans « l’ère post-raciale ».
Pourtant, on n’aurait tort de ne pas prêter l’attention qu’il mérite à ce chef d’oeuvre du 7e Art.
Tout d’abord, et je n’y m’attarderai pas trop, mais le film repose de personnages attachants incarnés par une brochette d’acteurs emmenés quand même – excusez du peu – par Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Le récit est bien conduit, les différents rebondissements sont bien menés.
Ensuite, et surtout, ce film s’inscrit dans un contexte particulier. Il fut interdit dans plusieurs Etats américains. Pour rappel , jusqu’à la décision rendue par la Cour suprême seulement un an (1967) avant la sortie du film (1968) , plus de 15 Etats américains considéraient les mariages dits « interraciaux » comme criminels (voir Sujets de société : quelle place pour le juge ?).
Surtout, le sens profond du film dépasse largement le cadre de cette situation, et vise à promouvoir un message de tolérance. On pourrait transposer le même scénario, en changeant par exemple l’idée de départ (mariage mixte, par mariage par personnes de même sexe). C’est un appel à l’Amour et la Fraternité. Ecrit comme cela, ca sonne certainement un peu niais. Mais, je ne peux que vous encourager à voir ce film.
Enfin, le film est bien plus fin qu’il n’y paraîtrait aux premiers abords. Car, le film n’a pas la facilité de confronter le couple qui souhaite vivre ensemble à la bêtise de parents racistes. Le film met en scène un tiraillement bien plus profond pour les parents de la fille, démocrates ouverts, qui se retrouvent face à un dilemme.