Brexit : un anniversaire en demi-teinte

Quatre ans déjà. Curieux moment que celui-ci. L’heure n’est clairement plus à la fête. La priorité du moment, aussi bien pour les Britanniques que pour les Européens n’est clairement pas le Brexit. Un sujet d’ailleurs mis entre parenthèses, COVID19 oblige. En effet, c’est bien la dernière variation du coronavirus qui concentre et occupe les esprits. 40000 morts au Royaume-Uni, plus de 100000 dans le reste de l’Europe. Des plaies à penser, des économies à relancer.

Pourtant, le Brexit n’en reste pas moins d’actualité. Le processus est toujours enclenché, et ce alors que les Britanniques s’attachent mordicus au calendrier initial. L’échéance en politique, on le sait, prend souvent valeur de symbole. Ici, Boris Johnson s’est engagé à offrir une conclusion définitive au chapitre des négociations entre Bruxelles et Londres avant la fin d’année. L’objectif clairement affiché est d’ouvrir 2021 sous une nouvelle ère, sans l’Union européenne.

Il y a encore quelques semaines, avant le COVID19, à l’heure de tirer le bilan, Boris Johnson serait apparu comme le grand gagnant de cette quatrième année de négociation (voir Triomphe pour Boris Johnson : vers une clarification autour du Brexit ?). En un an, il avait offert aux Conservateurs une majorité confortable au Parlement et aux Britanniques l’issue tant attendue – à défaut d’être souhaitée. Un triomphe sur toute la ligne, aujourd’hui partiellement éclipsée par ce virus. Une si petite chose qui a rappelé avec force la nécessité du National Health Service (le système de santé britannique) abîmé par la politique d’austérité de ses prédécesseurs. Le NHS justement, symbole du Brexit depuis la fameuse promesse de Boris Johnson de réallouer le « surplus budgétaire » aux Britanniques (voir National Health Service : le grand corps malade du Brexit ?). Le NHS toujours symbole de l’Union européenne aussi avec ses nombreux travailleurs européens. Si la doctrine de Boris Johnson n’a pas encore changé d’un iota, on n’est pas à l’abri d’éventuels revirements. L’homme est un extraordinaire animal politique avant tout.

En attendant, il ne reste plus que quelques mois aux négociateurs pour trouver la sortie la moins mauvaise possible, en évitant les deux scénarios les plus dramatiques de conséquences : une sortie sans accord / une nouvelle prolongation de négociations. L’Europe doit elle aussi avancer, et pour se faire, a besoin de tourner la page britannique. D’autres histoires restent à écrire (voir Les Britanniques sur le départ, les Européens au travail ?).


Un petit retour sur les séries « anniversaire » sur le Brexit

¤ En 2019 (pour les 3 ans)
– Brexit : un horizon inatteignable ?

¤ En 2018 (pour les 2 ans) :
– Le labyrinthe du Brexit : par où la sortie ?
– Brexit : le revers de la médaille ?
– Brexit : le soap permanent ?

¤ En 2017 (pour les 1 an) :
– Brexit : année 0 : la fin de l’innocence britannique
– Brexit : tragédie shakespearienne : écriture d’invention autour du Brexit
– Abécédaire du Brexit : le Brexit en 26 lettres

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