Comme indiqué, ce blog démarre une nouvelle série autour du début de la Législature 2019-2024 du Parlement européen. Cette série consacrée à nos élus européens vise à saisir leurs premières impressions (voir Retour sur les premiers mois de mandat des eurodéputé(e)s)
Cinquième volet de cette série, c’est au tour de Dominique Riquet qui revient sur ces derniers mois comme eurodéputé. Actuellement membre du Groupe parlementaire Renew Europe (en France, LREM/Modem), il s’agit de son troisième mandat comme eurodéputé.
Entretien avec Dominique Riquet
1) Qu’est-ce qui vous a marqué le plus au cours de ces premiers mois ?
« Deux choses ont dominé le début de mandat.
D’abord, un renouvellement plus important que d’habitude. L’arrivée de gens qui ne sont pas des politiques, avec plus de profils issus de la société civile, ce qui signifie souvent plus d’enthousiasme et de fraîcheur mais aussi une certaine inexpérience politique.
Ensuite, le Brexit nous a occupé sensiblement. »
2) Quels sont les événements le plus positif et le plus négatif que vous ayez vu/subi/rencontré ?
« Le plus positif ? Avoir maintenu et reconstitué une majorité européenne. Il n’y a pas eu de grande poussée des extrêmes. En parallèle, la politique environnementale a été placée en haut de l’agenda
Le plus négatif est bien entendu la sortie du Royaume-Uni. »
3) En six mois, avez-vous été sollicité par les autorités françaises (Ministères, Représentation permanente à Bruxelles, autres interlocuteurs, …) ? Trop ou pas assez selon vous ?
« Sollicité, oui. Souvent, non mais plus qu’avant. Il faut laisser aux gens le temps de prendre leurs marques. La coordination est meilleure, mais cela reste à confirmer. »
4) En 6 mois, quel regard jetez-vous sur les lobbys ?
« Il faut rappeler la variété des lobbys. Les lobbys sont utiles si on fait bon usage. Il faut savoir se renseigner et écouter. Mais, il ne faut pas être naïf, il faut savoir qui vous parle. »
5) Quelles sont vos attentes pour la mandature 2019-2024 ?
« Trois choses.
Premièrement, un processus institutionnel qui fonctionne mieux, qui permet d’avancer dans l’intégration. Cela passe nécessairement par un changement institutionnel sur le fonctionnement de l’UE. En parallèle, il faut avancer de manière plus pragmatique sur les sujets qui sont sur la table (intégration, marché unique, immigration, sûreté et défense). Cela passera à mon sens par la fin de la règle de l’unanimité et la capacité pour le Parlement européen d’avoir un droit d’initiative.
Deuxièmement, les moyens budgétaires de faire. Les moyens budgétaires doivent être à la hauteur des nouvelles ambitions.
Troisièmement, les politiques revisitées, avec une échelle environnementale forte. »
6) Quel regard portez-vous sur le Brexit ?
« Je porte un regard à la fois positif et négatif.
Un regard négatif car c’est un mauvais signe (perdre un de ses membres, qui plus est un membre important en terme de population, de puissance sur la scène internationale).
Un regard positif car les Britanniques sont toujours restés un pied dedans, un pied dehors. Pour les Britanniques, c’est un projet mercantile. Pour les proeuropéens, c’est un projet politique. Le Royaume-Uni bloquait un projet politique. »
Pour mieux connaître Dominique Riquet, je vous invite à ouvrir la page dédiée à l’eurodéputé par le Parlement européen : ici.