Comme indiqué, ce blog démarre une nouvelle série autour du début de la Législature 2019-2024 du Parlement européen. Cette série consacrée à nos élus européens vise à saisir leurs premières impressions (voir Retour sur les premiers mois de mandat des eurodéputé(e)s)
Pour inaugurer cette série, c’est donc Gilles Boyer qui revient sur ses premiers mois comme eurodéputé. Actuellement membre du Groupe parlementaire Renew Europ (en France, LaREM/Modem), il s’agit de son premier mandat comme eurodéputé.
Entretien avec Gilles Boyer
1) Qu’est-ce qui vous a marqué le plus au cours de ces premiers mois ?
Le fait que l’existence et la vie du Parlement européen sont des miracles et qu’il ne faut jamais l’oublier. On a tendance à insister sur ce qui ne marche pas, et tout n’est pas parfait, mais ce que j’ai vu, ce sont 750 députés de 28 pays, aujourd’hui 27, qui travaillent dans 24 langues, après la deuxième plus grande élection démocratique du monde, et qui produisent des législations très utiles.
Ne l’oublions pas !
2) Quels sont les événements le plus positif et le plus négatif que vous ayez vu/subi/rencontré ?
« Le plus positif, le Green deal porté par la nouvelle Commission européenne, le plus ambitieux jamais porté.
Le plus négatif, le Brexit bien sûr. »
3) En six mois, avez-vous été sollicité par les autorités françaises (Ministères, Représentation permanente à Bruxelles, autres interlocuteurs, …) ? Trop ou pas assez selon vous ?
« Nous sommes sollicités, oui, et nous sollicitons nous aussi ! Nous sommes les représentants de la majorité présidentielle, et nous devons servir de relais aux positions de la France. Mais nous devons encore renforcer ces liens »
4) En 6 mois, quel regard jetez-vous sur les lobbys ?
« Ils font leur métier, nous faisons le nôtre. Nous avons besoin d’informations, et nous devons pouvoir faire le tri. A nous de ne pas nous laisser influencer, et de nous forger notre propre opinion. Il n’y a pas de lobbys forts, il n’y a que de élus faibles ! »
5) Quelles sont vos attentes pour la mandature 2019-2024 ?
« Nous serons jugés sur la capacité de l’UE à porter les grands sujets continentaux : la transition énergétique, la lutte contre le changement climatique, la compétition commerciale mondiale, la régulation des flux migratoires, la préservation d’une industrie et d’une agriculture européennes puissantes. Concentrons-nous là-dessus ! »
6) Quel regard portez-vous sur le Brexit ?
« Le peuple britannique s’est exprimé, bien sûr, et il faut le respecter mais je pense qu’il a agi contre son propre intérêt et qu’il s’est prononcé sur la base de fausses informations. La relation UE-UK a toujours été passionnelle : dedans, ils voulaient un pied dehors, et dehors, ils voudront un pied dedans ! Les 27 ont su garder leur unité sous la conduite de Michel Barnier, et cela doit continuer pour la négociation qui s’ouvre. Une chose est sûre : je me sens mieux dedans que dehors : dehors, il fait froid ! Et j’espère que le UK, un jour, voudra revenir dans l’UE. »
Pour mieux connaître Gilles Boyer, je vous invite à ouvrir la page dédiée à l’eurodéputé par le Parlement européen : ici.
« Nous devons servir de relais aux positions de la France » Ceci est plutôt le rôle de la Représentation permanente à Bruxelles. Les MPE servent de relais à l’intérêt général européen. Erreur de novice ?
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