Le Brexit, ce n’est qu’un « au revoir » ?

Cet article est le 3e volet d’une série
(1er volet : Brexit : Un accord pour rien ? 
2e volet : Brexit : vous en reprendrez bien une part ?

Plongé dans la lecture de Politics and the English Language d’un certain Georges Orwell, il n’entendit pas l’arrivée de son élève.

« Ca y est ! »

En plein moment, il attendit de terminer son paragraphe pour poser son livre et relever la tête.

« Ca y est ! Le Brexit a eu lieu ! L’impossible est devenu une réalité ! C’est le début de la fin de l’Union européenne.
– Si vous commenciez par vous asseoir.
– Je ne peux pas. Je bouillonne intérieurement. Je ne peux pas rester les bras ballants !
– Il faut savoir faire son deuil.
– Comment pouvez-vous rester aussi insensible  ? Vous avez vu cet hommage émouvant des eurodéputés ?
– Cette cacophonie a capella ? (Un temps.) Je plaisante. Moi aussi, ca me touche. Mais plutôt que pleurnicher sur notre sort, je préfère me remonter les manches.
– Mais que faire ?
– On a certes perdu un Etat, il en reste encore 27 qui ont tout autant besoin d’attention. Et puis, les citoyens européens sont en attente de projets.
– Vous entendront-ils ?
– On ne peut que le souhaiter.
– Et pour le Royaume-Uni ?
– Rappelons que ce dernier ne part pas tout de suite. S’il n’est officiellement plus membre de l’UE, il n’en demeure pas moins lié à toutes ses obligations jusqu’au 1er janvier 2021.
– C’est la fameuse période de transition.
– Content de voir que tu m’écoutes (voir Brexit : vous en reprendrez bien une part ?) !
– Et ensuite, ce sera la question de l’accord commercial.
– En parallèle, tout au long de l’année, les négociations vont se tenir pour parvenir à un accord afin la fin de la période de transition.
– Et si rien n’aboutit ?
– Pessimiste ?
– Réaliste, depuis quelques temps.
– Le Royaume-Uni sera considéré comme un Etat tiers. A lui certes toute la liberté mais aussi toutes les difficultés d’être une puissance moyenne dans un monde de mastodonte.
– Et si accord ?
– Plus l’accord sera important, plus le Royaume-Uni sera lié au continent.
– Quelle sera la stratégie de Boris Johnson ?
– En affichage, la séparation. En réalité, personne ne sait.  »

Un silence s’installa.

« Cela étant dit, même séparés, nous resterons voisins. L’expérience nous a montré que cela pouvait être difficile mais que nous pouvions y arriver. On sait tous tout ce que le Royaume-Uni n’a jamais voulu. De l’euro à l’espace Schengen, les exemples sont légions. On oublie parfois tout ce que le Royaume-Uni a accepté. De la Politique sociale à Galileo.
– Serait-ce une note plus positive dans cet adieu ?
– Un adieu ? Non seulement un « au revoir ». Nous nous retrouverons. Reste à savoir quand. »


Voir aussi les articles consacrés au départ du Royaume-Uni au 31 janvier 2020 (voir Le Brexit, c’est maintenant ? et Les Britanniques sur le départ, les Européens au travail ?)

Sur un autre conte sur le Brexit, lire Brexit : tragédie shakespearienne

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