Une année en Europe (1/2) : les élections européennes 2019

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Comme annoncé en début d’année, 2019 constituait une année charnière pour l’Union européenne (voir 2019 : année charnière pour l’Europe ?). Deux événements clés devaient s’y dérouler. Les élections européennes d’une part. Le Brexit d’autre part. Si seulement l’un des deux événements eut lieu comme prévu, il convient de revenir sur ces deux jalons majeurs de la construction européenne.

Les élections européennes 2019 donc.

Avec l’intronisation de la nouvelle Commission, présidée par Ursula Von der Leyen, une page se tourne dans le microcosme européen. Le dinosaure Jean-Claude Juncker a ainsi tiré sa révérence dans l’indifférence générale (voir Jean-Claude Juncker ou le verre à moitié vide). Les paris sont ouverts pour savoir qui seront les premiers des ex-membres de la Commission européenne à rejoindre les sirènes du privé.

En attendant, il est temps de faire un bilan de cette année électorale particulière, puisqu’elle aura abouti à l’élection démocratique des membres du seul Parlement supranational (voir Elections européennes : la souveraineté est-elle soluble dans la démocratie supranationale ?). De 1979, date de la première élection au suffrage universel direct, à 2019,  les citoyens européens auront été amené neuf fois à déposer leurs bulletins dans l’urne.

Cette date anniversaire n’explique pas en revanche le surcroît de participation enregistrée, qui met fin à une tendance continue de hausse de l’abstention. En effet, pour la première fois, les Français se sont davantage déplacés pour aller voter pour leurs eurodéputés en 2019 que pour les députés en 2017 (voir Elections européennes 2019 : résultats et premières analyses – Participation en hausse et fragmentation du paysage politique). Les tentatives, avec plus ou moins de mauvaise foi, pour délégitimer ce scrutin, n’auront donc pas suffi à entamer la légitimité de ces nouveaux élus. C’est déjà un premier point positif, qu’il faut souligner.

Pour autant, on ne peut que déplorer que la campagne électorale ait globalement été réduite à quelques semaines d’acmé pour des mois entiers de silence (voir Elections européennes 2019 : la non-campagne). La faute notamment à une couverture insuffisante des médias. Un silence assourdissant qui s’est d’ailleurs répété à la télévision pour la confirmation par le Parlement européen du choix d’Ursula Von der Leyen, ainsi que lors de la validation du collège des commissaires. Certains choix éditoriaux, en se consacrant particulièrement sur l’abstention annoncée, continuent d’ailleurs d’interroger. A croire qu’il n’y avait aucun sujet de fond à traiter ! (voir Elections européennes 2019 : Quels enjeux ?)

Mais, cette absence d’éclairage de ces élections doit beaucoup aux choix des partis politiques. Entre certaines têtes de liste bien fades et un tropisme national bien présent – quand il n’aboutit pas à vouloir réduire le scrutin à un référendum anti Emmanuel Macron (voir Elections européennes : ne pas rejouer l’élection présidentielle)-, la campagne a peiné à décoller et à intéresser. Mais, le Président de la République a lui aussi sa part de responsabilité, en lançant en parallèle, un grand débat national qui est venu parasiter la campagne.

Les résultats électoraux dans les 28 Etats membres ont traduit une fragmentation du paysage politique européen. La fin du duôpole PPE/PSE au Parlement européen a soulevé de multiples secousses dont les effets pourraient se répercuter tout au long de la législature. Parmi les premiers dommages collatéraux, une désignation à huit voix de la Présidente de la Commission, le rejet de plusieurs candidatures de commissaires, et notamment de la candidature française (voir Audition des commissaires : un jeu de massacre ?). On pourra certes gloser sur les motivations qui ont poussé au refus adressé à Sylvie Goulard. Il n’en reste pas moins que cette candidature était loin d’être irréprochable, et elle en a payé le prix fort (voir Sylvie Goulard à la Commission européenne : un bon choix ? et Emmanuel Macron : des erreurs de casting au niveau européen).

Des premiers échos qui parviennent sur Ursula Von der Leyen, on est en droit de se poser quelques questions. Candidate tout droit sortie du chapeau des chefs d’Etat, sa capacité à diriger une armée de vice-présidents et à créer des majorités au Parlement européen dans un hémicycle fragmenté sera déterminante.

Difficile de penser que la démocratie est sortie grandie de ce jeu de billard à plusieurs bandes, où le querelles interinstitutionnelles et les batailles d’ego ont prévalu sur les véritables enjeux. Les citoyens, éternels oubliés des acteurs du jeu européen ?

Deuxième volet de la série 2019 : Une année en Europe (2/2) : le Brexit


Retrouvez tout le dossier consacré aux Elections européennes 2019.

Le top 3 des articles relatifs à cette thématique :
1. Elections européennes 2019 : analyse des programmes
2. Elections européennes : l’abstention pour seul horizon ?
3. Dix bonnes raisons d’aller voter aux Européennes 2019 !

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