Alain Finkielkraut : la défaite de la pensée

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(Le Greco)

Face à la répétition de logorrhées odieuses, il y a deux réponses adéquates possibles : l’ignorer par le mépris, ou y réagir avec plus ou moins de verve. Difficile de trouver le bon positionnement alors que les saillies successives de Monsieur Finkielkraut continuent de connaître une large diffusion. Par égard pour ce blog, j’éviterai de mettre les formulations employées, elle se trouve – malheureusement – facilement sur Internet. Quelques éléments de contexte autour de la dernière : les femmes et le football.

On ne présente plus, je crois, Alain Finkielkraut, philosophe d’opérette, intellectuel de droite et penseur d’occasion. (Re)connu pour avoir fait tomber Mai 68 de son piédestal, il a rapidement étendu ses interventions à de nombreux sujets.

Depuis, il arpente les plateaux télé et radio, saoûlant et nos yeux et nos oreilles. Répétant inlassablement une même rengaine frisant souvent avec le racisme, il se complet dans un nouveau rôle de victime. Qu’on lui porte la critique, et le voilà hurlant, blessé.

« La vieillesse est un naufrage », avait relevé placidement Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre à propos de Philippe Pétain. Cette sentence – quasi jugement – sur l’état de celui qui fut longtemps son chef ne valait ni excuse ni justification. On pourrait presque faire nôtre cette phrase et l’appliquer à Alain Finkielkraut. Les années passant, loin de se bonifier tel le vin, il s’aigrit davantage, tel le vinaigre. Il en deviendrait presque amer.

Le problème est que la parole de cet individu est loin de se cantonner à sa salle de bains. Certes, il est un client facile. Il aime s’épancher. Il polémique souvent. Bref, c’est forcément une donnée non-négligeable pour les médias qui sont assurés de rencontrer un certain succès d’audience.

Toutefois, ces nombreuses sollicitations ne trouvent pas là seulement leurs origines. Et c’est bien ici que se situe le problème. En effet, s’il est autant demandé, c’est notamment parce qu’il est un intellectuel certifié : il est Académicien. Oui, cet homme siège là où Victor Hugo fut un jour. Comment les « Immortels » (sic) ont pu autant se fourvoyer en acceptant en leur sein cet homme ? Jusqu’à quand la mascarade devra durer pour qu’ils réagissent enfin ?

Et cette situation n’est malheureusement pas un épiphénomène qui se cantonnerait à ce Monsieur. Combien de prétendus intellectuels (Eric Zemmour, Philippe de Villiers, …) emplissent les médias pour générer des débats de piètre qualité autour de thématiques nauséeuses ? Peut-être, pourrait-on ne pas se contenter de personnes qui ont visiblement choisi la défaite de la pensée comme horizon intellectuel.


Voir aussi Eric Zemmour, Voltaire et la liberté d’expression et Céline et Houellebecq : jusqu’où peut aller le cynisme littéraire ?

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