Arrêt Blanco : Lettre d’Outre-tombe

« le droit administratif est l’ombre de l’Etat éclairé par la lumière du siècle »
(J. Boulouis, « Supprimer le droit administratif ? », Pouvoirs, 1988)

Chère Agnès B.,

A l’heure où presque tout le monde dit « Je suis Charlie » et quelques uns revendiquent le droit de ne pas l’être, je veux transcender le débat en disant que « Je suis Agnès B. »

Permettez moi ce petit B.A. BA sur Agnès B.

De toutes les petites filles, il a fallu que ce soit toi.

Toi, la jeunesse, la candeur, l’innocence. Tout ça, perdu, envolé, oublié par le « plus froid des monstres froids » comme le désignait de ce nom Friedrich Nietzsche.

C’est sur toi qu’est tombé au sens propre comme au sens figuré, respectivement, dans cet ordre, un chariot et la postérité.

Pensais-tu vraiment à l’époque pouvoir jouer indéfiniment sans te soucier un seul moment ?

Non, bien sûr que non.

Mais, tu étais, comme chacun d’entre nous, le « jouet de la fortune ».

Le chariot passé, tes parents ont cru faire, justement, leur fortune sur ton dos, et accessoirement sur celui de ce monstre, ce Léviathan.

Mais, c’était sans compter sur, non pas l’Arbitre des Élégances, mais l’Arbitre des Conflits, et plus particulièrement son président départiteur aka le Garde des Sceaux, qui devait en plus de départir dépareiller dans pareil tribunal.

D’ailleurs, ce dernier, moins sot que son nom ne l’indiquait, allait faire pencher la balance de la justice de l’autre côté, ce fameux côté, non point le point de côté mais plutôt le côté obscur … du droit.

Aujourd’hui, Agnès, tu peux aller au diable. Ta disparation n’a pas entraîné celle de ce droit exorbitant du droit commun, ce droit que tu avais fait naître en son temps, ce droit qui a si contribué à ennuyer tant d’étudiants qui n’en demandaient pas tant, ce droit qui certes a porté aux nues Benjamin et a jeté un nain dans le plus complet dénuement.

A défaut d’une morale à cette histoire, j’aimerai vous donner un conseil.

En ce jour anniversaire (146 ans), prenez garde de vos actions car rien ne dit qu’elles ne provoqueront pas la création de nouveaux droits, futurs cauchemars des étudiants en sciences politiques et en études juridiques.


Sur le droit administratif, voir Dignité humaine, où es-tu ?

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