Italie : le calme avant la tempête ?

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(Ciel – Trieste, Italie – 2011)

Etonnamment, alors que les élections législatives italiennes se profilent à horizon proche (mars 2018), l’Italie semble être globalement sortie des radars médiatiques. Il faut dire que la fin de la crise de la zone euro a paru écarter le spectre d’une faillite de l’Etat italien, alors que l’Union bancaire a permis de renforcer le système bancaire du pays.

Pourtant, les récents sondages ont révélé que le Mouvement 5 Etoiles pourrait arriver en tête. Ce Mouvement, agrégat de positionnements dépendant pour beaucoup de son fondateur Bepe Grillo, n’est plus vraiment une nouveauté dans le paysage politique italien. Depuis son apparition, il a eu le temps d’exercer le pouvoir à différents niveaux et a montré une certaine incapacité et un réel amateurisme.

Néanmoins, il continue de bénéficier de la décrépitude des forces politiques traditionnelles, ainsi que des multiples scandales associés à la classe politique. A cet égard, l’alliance entre les deux principaux partis de gouvernement (le Parti démocrate et Forza Italia) n’a fait que renforcer la défiance de l’électorat envers leurs responsables. Au demeurant, les efforts tragicomiques de Matteo Renzi ou de Silvio Berlusconi pour revenir dans le jeu politique ne peuvent qu’accentuer le désarroi des électeurs.

En parallèle, le défi migratoire alimente la montée des populistes alors que l’Europe est aux abonnés absents (voir Aylan : le naufrage des valeurs européennes), les Etats membres jouant à des calculs d’apothicaires.

A ce risque politique s’ajoutent des difficultés économiques persistantes non-négligeables. A une croissance faible durable, s’est greffée une productivité modeste. L’Italie a même été décrit comme « l’homme malade de l’Europe » – formule qui a touché par le passé la France et le Royaume-Uni.

Or, l’Italie, membre fondateur de l’Union européenne, fait partie des « grands » Etats. Cachée derrière le couple franco-allemand, elle représente pourtant la 3e économie de la zone euro ainsi que la 4e population.

Alors qu’en Allemagne, le SPD et la CDU/CSU discutent actuellement d’une nouvelle coalition, plaçant en tête la relance européenne, cette initiative, pour réussir, aura besoin du soutien de nombreux pays. A commencer par l’Italie. Ainsi, ces élections législatives pourraient peser plus fortement qu’on ne le croit. Le problème ou la solution viennent souvent de là où on les attend le moins.

Suite ici : Allemagne et Italie : Europe qui rit, Europe qui pleure ?


Sur ce thème, voir les articles consacrés aux autres Etats européens : Tour d’horizon des Etats européens

 

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